L’Association pour la recherche et la formation en agroécologie (ARFA) a célébré en différé le Samedi 23 Novembre 2024 au Centre Universitaire de Tenkodogo (CUT), la journée mondiale de l’alimentation pour l’année 2024 sous le thème : «L’Agroécologie, Un levier stratégique pour garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle des petites exploitations agricoles familiales».
ARFA dont l’action s’inscrit dans la promotion de l’agroécologie et de l’agriculture biologique, a baser sa stratégie d’intervention sur l’élaboration et la mise en œuvre des programmes et projets pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations et la qualité de l’environnement, depuis sa création, elle a développé des pratiques agroécologiques aujourd’hui partagées par plusieurs acteurs de développement, dans ce cheminement, elle a développer une collaboration avec la recherche pour rendre ces pratiques plus performantes pour une plus grande résilience des populations face aux changements climatiques et aux effets de la pauvreté.
Grace à l’appui financier de OXFAM, ARFA en collaboration avec le Conseil National de l’agriculture biologique (CNABio) met en œuvre, Le Programme d’Appui à la Transition Agroécologique par les OSC en Afrique de l’Ouest (APAESC-AO) qui est une initiative dont l’ambition est de renforcer le mouvement agroécologique et promouvoir la transition vers un système alimentaire agroécologique en Afrique de l’Ouest notamment au Burkina Faso, au Niger et au Mali. Ce programme a pour vision : En 2050, grâce à l’Agroécologie, le Burkina Faso a atteint la souveraineté alimentaire et nutritionnelle par des systèmes alimentaires durables, résilient face aux changements climatiques, pourvoyeurs d’emplois décents et de croissance inclusive. C’est donc dans cette dynamique qu’en marge de la commémoration de la Journée Mondiale de l’Alimentation 2024 (JMA) en différée, ARFA a tenue cette célébration à travers l’organisation d’une conférence à l’endroit du public estudiantin de Tenkodogo.
Organisée dans l’enceinte de l’Université de Tenkodogo, cette conférence avait pour objectif de contribuer à la promotion de l’agroécologie comme une approche intégrée et durable pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle tout en préservant les ressources naturelles et en soutenant les communautés locales. Elle a connu la participation de la délégation spéciale de Tenkodogo, le personnel administratif de l’Université, les premiers responsables des services techniques régionales du Centre-Est, le président de la chambre régionale de l’agriculture (CRA) Centre-Est, les représentants des ONG et Associations sœurs, la coordonnatrice nationale du programme APAESC-AO de OXFAM.
La journée a été marquée par l’animation des panels sur les thématiques axées sur l’agroécologie, l’animation du thème principal portant sur : « L’Agroécologie ; Un levier stratégique pour garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle » a été développé par le Docteur NANDKANGRE Hervé de l’université de Tenkodogo. Ce thème principal a été accompagné de deux sous thèmes :
- Sous thème 1 « Gestion Durable de la Fertilité des Terres et Résilience aux Changements Climatiques »
- Sous thème 2 : « Intégration des Communautés Locales et des Connaissances Traditionnelles dans les Pratiques Agroécologiques »,
Animés respectivement par Monsieur Salia HEBIE Coordonnateur Général de ARFA et Monsieur Lévie KOMBIOGO de CNABio.
La première communication a été assurée par Dr NANDKANGRE, enseignant à l’Université de Tenkodogo. Sa communication a porté sur le concept agroécologie et le défi de la sécurité alimentaire, l’agroécologie qui est une approche de la production alimentaire essayant d’assurer des rendements durables par l’utilisation de techniques de gestion écologiquement saines. Elle est une approche intégrée qui applique concomitamment des notions et des principes écologiques et sociaux à la conception et à la gestion des systèmes alimentaires et agricoles ; en vue d’assurer à tous, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive suivant quatre dimensions :
– l’accessibilité (capacité de produire sa propre alimentation ou capacité d’acheter sa nourriture) ;
– la disponibilité (quantités suffisantes d’aliments, qu’ils proviennent de la production intérieure, de stocks, d’importations ou d’aides) ;
– la qualité des aliments et des régimes alimentaires, nutritionnels, sanitaires, mais aussi sociaux-culturels ;
– la stabilité (satisfaction dans la durée des 3 précédents éléments).
Le premier sous thème a été animé par Monsieur HEBIE Salia sur la «Gestion Durable de la Fertilité des Terres et Résilience aux Changements Climatiques ». Après un aperçu sur la problématique de la Gestion Durable des Terres (GDT) au Burkina Faso, Mr. HEBIE a présenté l’évolution des différentes politiques nationales en matière de restauration et de gestion des terres dans notre pays. L’une des actions majeures en matière de GDT au Burkina Faso est l’adoption en 2023 de la stratégie nationale de développement de l’agroécologie (SND-AE), dont l’objectif général est d’accroitre durablement la productivité et la production agro-sylvo-pastorale, halieutique et faunique par l’intensification agroécologique ; aussi l’engagement de l’Etat burkinabé vis-à-vis de la communauté internationale à travers le concept “Neutralité en matière de Dégradation des Terres (NDT)” pour restaurer d’ici à 2030, 5.16 millions ha (100%) des terres dégradées.
Le deuxième sous thème a porté sur «Intégration des Communautés Locales et des Connaissances Traditionnelles dans les Pratiques Agroécologiques ». Cette communication a été conduite par Monsieur Lévie KOMBIOGO. Il a d’abord décrit le savoir traditionnel dans le contexte de la pratique agricole, les communautés locales possédaient des connaissances approfondies sur les écosystèmes et les cycles naturels, une intégration des communautés locales et des connaissances traditionnelles dans les pratiques agroécologiques est essentielle pour créer des systèmes agricoles résilients et durables.
C’est avec un grand intérêt que les étudiants ont suivi ces différentes communications qui ont fait l’objet d’d’échanges très enrichissant avec l’assistance, ce qui a permis de développer d’avantages les sujets traités et d’enrichir les connaissances des participants sur les thématiques abordées. Certains sont intervenus pour des commentaires et d’autres pour des questions aux communicateurs.